Un courant d’économistes remet depuis une dizaine d’année en cause la pertinence du PIB et le bienfondé de sa capacité à mesurer correctement la prospérité d’un Etat ou d’une Région.

Reconnaissons  avec Amartya Sen, l’incapacité du PIB à saisir les activités importantes économiquement et socialement – mais ne générant pas de transactions financières – comme la garde d’enfants par la famille ou le coup de main d’un voisin pour des travaux…

Ajoutons avec Jean Gadret qu’il valorise indifféremment des actions bénéfiques pour l’économie et la société (construction d’un hôpital, paiement des professeurs) à d’autres uniquement compensatrices (reconstructions d’après guerres) et à encore d’autres aux externalités très négatives : production d’armes ou de cigarettes.

Martelons avec Yves Cochet   l’incapacité du PIB à prendre en compte (en les retranchant) les destructions irréversibles portées au capital naturel et humain.

Bref le PIB est un mauvais indicateur. Ce ne serait pas si grave si d’une part tout n’était pas mesuré uniquement à l’aune du PIB et que d’autre part  toutes les décisions d’investissement et de politique publique n’étaient pas prises dans le but de l’augmenter !

Rappelons qu’au-delà de 50 000$/an/habitant, toutes les études montrent qu’il n’y a plus aucune corrélation entre le niveau de revenu et le bonheur.

Nous ne serons alors pas loin de conclure avec Tim Jackson, auteur de l’excellente synthèse « Prosperity without Growth », qu’il faut inventer d’urgence pour nos pays développés un nouveau modèle de prospérité sans croissance.