Notre époque appelle de nombreuses interrogations sur la croissance.

Ne faudrait-il pas revenir à un monde plus stable, après deux siècles –et surtout cinq décennies – d’explosion démographique et de consommation des ressources naturelles, entraînant leurs cortèges de misères et de pollutions ?

Au contraire, comment répondre à l’attente angoissée des populations les plus défavorisées si on ne leur offre pas de perspectives d’emploi, c’est à dire de création de plus values partageables ?

Notre époque « écologique » voit se développer fortement la première tendance, de manière tranquille (retrouvons un bien être simple) ou offensive (entrons dans l’ère de la décroissance), le deuxième terme étant fortement soutenu par les « verts » des pays développés.

« Croissez et multipliez-vous » : c’est le message biblique du Créateur aux premiers hommes. On pourrait se dire qu’à l’époque la démographie n’était pas ce qu’elle est devenue et que le charbon était encore dans les entrailles de la terre. Mais en réalité ce message a une autre portée : elle est éthique.

Quel père de famille n’est pas heureux, ses enfants ayant grandi, de les voir saisir le monde à pleines mains et trouver leur propre développement créatif ? Quel chef d’entreprise n’est pas heureux de voir un salarié apporter une vision de développement de produit ou d’économie de moyens ? (C’est même l’objet de cercles de qualité). Et vous-même, cher lecteur, vos meilleurs souvenirs ne sont-ils pas ceux d’un progrès, d’une création, voire d’une invention ?

Le développement, la croissance, ne sont pas seulement affaire de comptables et de prédateurs boursiers. Ils sont au cœur de l’homme, inscrits comme une loi éternelle. Allez d’ailleurs expliquer à un habitant du tiers monde que la croissance est mauvaise … vous vous ferez recevoir !

Placer comme objectif politique l’absence de croissance, voire la décroissance, c’est nier la capacité créatrice de l’homme, et vouloir sa réduction jusqu’à la mort. Cette tendance mortifère est d’ailleurs très contemporaine : voyez-le « droit de choisir sa mort » que prônent de nombreux militants, ou la prétendue indignité de la vie des handicapés mentaux, qui fait que, comme par hasard, on supprime maintenant la quasi totalité des enfants atteints de trisomie 21 avant leur naissance. Voyez aussi certaines expressions musicales comme le « black métal », qui évoquent la destruction.

Choisissons la croissance et la vie ! Et faisons-le de manière responsable, en « bons pères de famille ». Nous connaissons maintenant par expérience les effets d’un développement débridé. Traitons ces éléments !

Premier exemple : les marchés financiers sur la titrisation et le négoce des matières premières agricoles et non agricoles génèrent des pressions insupportables, ils doivent être régulés en ayant pour vision le développement effectif des hommes et non de quelques « majors mondiaux ».

Deuxième exemple : les richesses créées depuis une cinquantaine d’années n’ont pas été justement réparties sur l’ensemble de la terre, et des différences insupportables se sont creusées, générant d’énormes risques migratoires. Reprenons le sujet au regard d’une juste destination des biens.

Troisième exemple : depuis le milieu des années 70, en France notamment, tous les gains de productivité ont été affectés à la consommation et à la sauvegarde de privilèges, et non à l’investissement, ce qui entraine l’absence totale de marge de manœuvre financière dans la crise actuelle. Fixons des règles de capitalisation publique et privée.

Enfin, n’ayons pas peur des créations des générations futures : nos descendants seront au moins aussi intelligents que nous … si nous savons les éduquer et les mettre sur la voie du progrès. C’est de l’écologie humaine, la plus importante.