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L’économie de la non-compensation

image entraide economie de la non-compensation

entraide sans compensation

La crise connue en Europe, ou plus précisément dans certains pays européens – comme la France, nous invite à repenser nos habitudes et nos façons de faire. Ouvrir grand les yeux, observer nos fonctionnements individuels et collectifs, et réformer nos règles et nos pratiques. Cela passe bien sûr par des responsables politiques – libérées de leurs corporations – enclins à dynamiser ce mouvement de fond – en prenant des risques, bien sûr calculés.

 

Le retour à des pratiques et à une économie de non-compensation pourrait venir alimenter nos changements nécessaires. En quoi consisterait cette économie de la non-compensation ?

 

Notre société française regorge d’énergies non utilisées. Elles regorgent aussi de gaspillages qui pourraient être largement réduits, mais cela est une autre question. Jeunes sans travail, adultes sans activités, retraités en pleine santé, peuvent venir servir la société et son économie et créer des richesses au départ non-marchandes.

 

Plus largement, l’économie marchande – qui a gagné en grande partie les domaines de notre vie quotidienne – demande pour une personne qui réalise un service ou un produit de trouver une compensation – majoritairement monétaire. Ce système fonctionne si les services et produits rendus sont compétitifs et performants, suivant l’appréciation d’un marché devenu international, ce qui permet la création du flux marchand compensé par une somme d’argent.

 

Pourquoi ne pas imaginer demain un Gouvernement qui inciterait les citoyens à agir, rendre service sans  compensation financière et matérielle ? Ceci afin d’améliorer le bien-être collectif de la société. Et, cela coule de source, afin de lever les blocages actuels qui empêchent la continuité de création de richesses et la sortie de la crise.

 

C’est la promotion du Bénévolat ? Oui bien sûr mais pas uniquement. Les pouvoirs publics devraient effectivement renforcer le soutien aux associations qui agissent dans le non-marchand et qui favorise l’établissement d’un environnement économique et social meilleur. Les réductions de subventions aujourd’hui aux associations de la part des pouvoirs publics sont à ce titre insupportables et incohérentes. Les économies sont à faire dans le fonctionnement des services publics et dans certains investissements et participations hors champ de la nécessité publique.

 

C’est la promotion d’une Economie du Troc ? Oui bien sûr mais pas uniquement. Les différentes initiatives, comme dernièrement l’instauration de la monnaie locale Sol dans la communauté d’agglomération de Boulogne-sur-Mer – permettent de sortir du système tout marchand – tout monétaire pour inventer – ou redécouvrir – de nouvelles formes d’échanges – très microéconomiques – et donnant des solutions locales. Le principe consiste à rapprocher des ressources et des emplois locaux – sans dépendre des échanges extérieurs.

 

L’économie de la non-compensation se situe plus au niveau des valeurs et du modèle de société que pourraient promouvoir les pouvoirs publics. Nous pouvons toutes et tous faire beaucoup de choses sans demander une compensation. Le retour à cet état d’esprit – porté par une campagne de promotion efficiente de la part du Gouvernement – permettrait d’améliorer à mon sens grandement l’environnement économique et social français. Cela nécessiterait :

 

  • Une campagne de communication ciblée – réalisée par les pouvoirs publics ;
  • L’instauration d’outils relais permettant aux personnes de réaliser ces services et produits sans compensation :
    • Espaces collaboratifs – virtuels et réels ;
    • Ateliers relais ;
    • Forum ;
    • ….
  • Une politique de promotion des initiatives non compensées (l’Agence des Bonnes Pratiques ? – un projet à faire aboutir) ;
  • Une politique de subventions au secteur non-marchand renforcée ;
  • Une politique visant à renforcer les passerelles entre le secteur marchand et le secteur non-marchand ;
  • La levée ou l’évitement de certains blocages de la société (intérêts corporatistes).

 

La création de richesse par l’économie de la non-compensation ne devrait pas concurrencer – et donc ne pas affaiblir – certains pans de l’économie marchande. A moyen terme, une société plus active – et donc plus productive et plus créative – génère plus de potentiel et donc plus de richesses – notamment marchandes. Tout le monde est alors tiré par le haut, et non cantonné dans son près carré – favorisant le repli sur soi.

 

Les pouvoirs publics doivent aussi lever les blocages du service public qui pourrait voir dans le secteur non-marchand des concurrences.

 

L’économie de la non-compensation touche l’esprit. Mais pas uniquement. Des outils et une politique incitative sont de nature à «  Agir autrement » pour un fonctionnement collectif plus riche et donc plus performant.

 

Il est faux de penser que nous agissons intrinsèquement tout le temps dans l’envie de toucher un salaire ou un règlement financier. C’est l’économie du « tout marchand – tout monétaire »  qui nous amène à penser cela. Certes nécessaire, l’économie marchande a besoin d’une économie non-marchande forte afin d’alimenter son énergie créative et productive, la promotion de l’économie de la non-compensation est de nature à renforcer ce lien essentiel.

Développer une action RSE avec les cadeaux d’entreprise

Tous les ans, à partir de fin Novembre, les employés de notre banque ayant des relations avec l’extérieur de l’entreprise reçoivent des cadeaux d’entreprise de la part de nos clients et de nos fournisseurs.

Nous sommes toujours partis du principe que ces cadeaux étaient adressés non pas à des individus mais à la fonction qu’ils représentent dans l’entreprise.

De ce fait, il n’y a aucune raison particulière pour qu’un individu conserve un cadeau offert à l’entreprise dans son ensemble, ce qui est de plus parfaitement discriminatoire à l’égard des fonctions qui n’ont pas la chance d’avoir des contacts extérieurs.

De plus, d’un point de vue de la gestion des risques, il y a une forte probabilité pour que les employés qui occupent ces fonctions exposées fassent prendre des risques exagérés à l’entreprise dans l’espoir de bénéficier d’avantages particuliers de la part de contreparties externes, ou cèdent à la corruption dans un cas extrême.

Voilà autant de raisons qui nous a poussés à inciter les employés à apporter systématiquement au département des Ressources Humaines (RH) tous les cadeaux reçus. La vigilance de l’entourage de ceux qui reçoivent de tels cadeaux est telle qu’elle apporte une bonne garantie de conformité à ce règlement et cette bonne pratique.

Tous les cadeaux ainsi reçus vont être distribués soit par le biais d’une tombola soit par le biais d’une vente aux enchères pour les lots les plus importants.

Ceci se passe chaque année le 6 Janvier, Jour de l’Epiphanie.

Au cours de la journée, les billets de tombola sont vendus aux employés et la liste des objets vendus aux enchères est publiée avec un prix de marché indicatif et une mise à prix de départ.

En fin d’après midi, tous les employés sont invités à écouter les vœux du Directeur et à déguster un morceau de galette et un verre de champagne. Au cours de cette réception, le Directeur tire au sort tous les numéros gagnants et les lots sont aussitôt emportés. A la fin, les plus beaux lots sont vendus aux enchères. Les montants peuvent être assez élevés du fait de l’émulation collective et du jeu, mais surtout du fait du sentiment de faire une bonne action.

Effectivement, le montant récolté par la vente de billets de tombola et par les enchères sera ensuite doublé par la banque et le total sera reversé à des œuvres charitables, qui agissent localement (« agir local, penser global »).

Au cours de l’année s’ajoutent aussi diverses actions (mini marché de noël, ventes de gâteaux, …) qui permettent au total de distribuer, à titre indicatif, environ 8000 € par an à diverses associations.

Le Comité de Solidarité (composé d’employés bénévoles) choisit en priorité des petites associations locales (handicapés, sans abris, chien d’aveugle, femmes battus, enfants malades, …), car nous voulons montrer que notre entreprise a un rôle de citoyen en soutenant les plus nécessiteux au sein de notre tissu social local.

Cette action constitue un cas de bonnes pratiques de développement durable.

http://www.abnamro.com/en/about-abn-amro/sustainability/index.html

La valeur partagée, un nouveau concept de Michael Porter

Accueil du site Alternatives Economiques Je vous propose cet article très intéressant publié dans la revue « Alternatives Economiques » – croisant l’enjeu de la RSE et l’enjeu de s’organiser en cluster pour les entreprises (pôles de compétitivité, clubs de zone, …). Merci à Emmanuelle Freysson pour la localisation de cet article.

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